“Ça ne me fait ni chaud, ni froid”, réagit Malek, un habitant d’Alger, après l’annonce d’une démission du président de l’Algérie d’ici le 28 avril, selon un communiqué officiel publié lundi 1er avril. Abdelaziz Bouteflika partira donc avant la fin de son mandat. Une étape qui n’a pas provoqué de liesse à Alger, a constaté franceinfo.
“C’est un film, c’est un scénario. Depuis plus d’un mois, ils sont en train de gagner du temps”, poursuit Malek. Dans la capitale algérienne, personne sur la place Maurice-Audin, ni à la Grande Poste d’Alger, deux lieux pourtant emblématiques de rassemblement après chaque annonce. Pas de cris de joie, pas de coups de klaxon. Un calendrier qui ne rassure pasMême si le communiqué de la démission émane de la présidence, Samia reste sur ses gardes. Il y a eu trop de rumeurs infondées, selon elle, ces derniers jours. Le fait qu’il n’y ait pas de date officielle de départ entretient le flou. “Il n’y a pas de manifestation de joie parce que maintenant on se méfie. Un jour, il démissionne… C’est pour ça qu’on n’est pas encore sûr et certain qu’il va vraiment partir”, lance-t-elle. De toute façon, un président fantôme ne peut pas démissionner, ironise de son côté Amine : “Qu’il démissionne ou pas, c’est pareil. Pour nous, Bouteflika n’existe pas. Il est mort ou il est vivant, on ne sait pas. L’ennemi, c’est le gouvernement.” D’autres Algérois s’expriment sur le même ton. “Cette démission, on s’en fiche”, entend-on dans les rues de la capitale. Et le gouvernement fraîchement nommé n’est pas plus crédible à leurs yeux. “Il y a en a qui sont des repris de justice. Ce sont des pions. On les aura tous, mais de façon pacifique”, s’exclame un habitant. Une nouvelle manifestation est annoncée vendredi 5 mars. Le septième rendez-vous depuis le 22 février. La semaine dernière, le 29 mars, la manifestation a réuni des centaines de milliers de manifestants, à Alger et dans 44 préfectures.