Un portrait de réalisé par Andy Warhol vient d’être vendu « des millions » aux enchères. En mai, il valait beaucoup moins… Mais depuis la mort de Bambi, les prix grimpent.

Michael Jackson avait voulu faire de son visage un dessin idéal. Raté. Andy Warhol l’a regardé et réussi une oeuvre d’art. De son vivant, Bambi a-t-il mesuré cette cruelle évidence, en regardant le tableau réalisé par l’artiste américain? Les marchands d’art, eux, ont simplement pesé la valeur du portrait et fait une belle une affaire. C’est que mort, Michael Jackson se vend bien.

Le Roi de la Pop par le roi du Pop Art, la combinaison était presque idéale. C’est celle, aussi, qui remplit le coffre fort d’un vendeur, par le truchement de la galerie Vered Art, située à Long Island, dans le sud-est de New York. Ce portrait de Michael Jackson, peint en 1984 par Andy Warhol, est parti ce mardi soir pour « des millions ». On ne sait combien. Mais on l’imagine: beaucoup, peut-être. Trop, sans doute.

D’ailleurs, « la vente a été très réussie », selon les confidences de Janet Lehr, propriétaire de la galerie qui se réfugie derrière un « Nous n’indiquons jamais de prix précis ». Avant cet autre aveu, bien plus navrant: « L’acheteur et le vendeur ont fait leur affaire, mais un spéculateur a pris le dessus sur les collectionneurs ».

On sait tout de même que cette toile mesure 76,2 × 66 cm et qu’elle valait 278 500 dollars, soit 195 500 euros, un mois à peine avant la mort de Michael Jackson, au cours d’enchères d’art contemporain chez Sotheby’s. Sans le savoir, l’acheteur venait d’investir sur ce qui allait, quelques semaines plus tard, devenir l’objet d’un business post mortem florissant: Michael Jackson, décédé à l’aube de ses 51 ans.

Une spéculation telle que la vente a été reportée pour permettre aux plus offrants de se signaler, ou de se décider. Ainsi, on a parlé d’un prix actuel de 10 millions de dollars, c’est-à-dire 7 millions d’euros, pour cette toile appartenant à une série dont personne ne voulait ces dernières années. Bref, autant de chiffres additionnés autour d’une toile, c’est un peu comme les opérations à répétition de Michael Jackson… Ca finit par enlaidir le tableau final.

Jean-Frédéric Tronche

Mercredi 19 août 2009

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