Jessica Chastain nous sort “Le Grand Jeu” !

A l’occasion de la sortie en salles cette semaine du “Grand Jeu”, nous avons pu rencontrer Jessica Chastain qui campe Molly Bloom, la fameuse Princesse du Poker…

On lui doit A la Maison Blanche, The Newsroom, les scénarios de Steve Jobs, Le Stratège ou encore de The Social Network. Mais, Aaron Sorkin n’était encore jamais passé derrière la caméra. Pour Le Grand Jeu, en salles le 03 janvier, son premier film en tant que réalisateur, le célèbre scénariste a, sans surprise, porté son choix sur une histoire vraie, complètement folle : celle de Molly Bloom…

Ancienne championne de ski, Molly abandonne, à la suite d’une grave blessure, son rêve olympique. Elle met ensuite entre parenthèses son second rêve, celui de devenir avocate, lorsqu’elle commence à aider son patron à organiser des parties de poker ultra select et clandestines. Virée sans ménagement, Molly rebondit à nouveau et récupère le filon pour fonder son propre empire de jeu clandestin. Un empire de luxe où se côtoient alors grands sportifs, pontes de la finance mais aussi stars de cinéma, comme Tobey MaGuire ou Leonardo DiCaprio, dont les noms ne sont jamais dévoilés dans le film, Sorkin ayant sciemment mélangé plusieurs personnes réelles pour créer ses personnages secondaires afin de préserver l’anonymat des personnalités impliquées. 

En chemin, Molly Bloom abandonne beaucoup de ce qu’elle est

Après plusieurs années passées à ce rythme insensé, l’ascension de Molly est finalement stoppée net par le FBI, en 2013. De cette histoire incroyable, qui a défrayé la chronique, Bloom a tiré un livre, Molly’s Game, qui a servi de base à Aaron Sorkin pour son film.

Pour camper cette héroïne haute en couleurs et plus complexe que l’image bling-bling qu’en ont véhiculée les tabloïds à l’époque, c’est Jessica Chastain qui a été choisie. Armée des 200 pages et quelques de script de Sorkin, l’héroïne de Zero Dark Thirty et d’Interstellar s’est glissée dans la peau et les robes glamours de Molly, afin d’incarner au mieux cette femme indépendante, intelligente aussi ambitieuse qu’intègre et solitaire.

C’est justement avec ce rôle que Jessica Chastain concourra aux prochains Golden Globes dans la catégorie Meilleure Actrice face à Meryl Streep, Sally Hawkins, Frances McDormand et Michelle Williams. Et c’est d’ailleurs juste avant l’annonce de sa nomination que nous avions pu nous entretenir avec l’actrice au sujet du Grand Jeu et de Molly Bloom. Rencontre !

AlloCiné : Est-ce que travailler avec Aaron Sorkin représentait un challenge pour vous ?
Jessica Chastain : C’est la matière qui représentait un challenge. Car c’est un film tellement riche… Dans cette histoire, il y a tellement de couches qui se superposent en termes de politique, de critique sociale… C’est là que cela devient un vrai défi car il faut trouver comment le faire de manière subtile. Travailler avec Aaron Sorkin a toujours été l’un de mes rêves. J’étais très heureuse de faire partie de ce film.

J’imagine que ça a également dû être frénétique ! Vous souvenez-vous du nombre de pages que contenait le script ?
(Rires) Oui, il y en avait beaucoup. Le premier script que j’ai eu, je crois qu’il devait contenir quelque chose comme 203 pages, ce qui est long. Je me suis dit : “Wouah c’est assez incroyable pour un script de film”. Je crois qu’au moment où l’on a tourné, il devait être passé à 180 pages. Molly a beaucoup à dire dans ce film. C’est quelque chose que j’apprécie car c’est son histoire. Aaron voulait vraiment que ce soit son point de vue à elle.

Vous avez d’ailleurs rencontré Molly Bloom pour les besoins du film, n’est-ce pas ? Comment s’est passée votre première rencontre ?
Oui, j’ai rencontré Molly lorsque je préparais le personnage. Aaron nous a présentées au Four Seasons de Los Angeles. Cela m’a beaucoup aidée de la rencontrer et de lui parler. J’ai pu voir comment elle était, ce qu’elle portait, le genre de maquillage qu’elle arborait. Toutes ces choses à son sujet ont été essentielles pour moi au moment de créer le personnage. C’est un superbe cadeau lorsque quelqu’un vous accorde sa confiance pour l’incarner dans un film. Je voulais vraiment montrer que j’attachais de l’importance à la confiance qu’elle avait placée en moi en faisant mon travail de recherches.

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Molly se transforme en quelqu’un de très désirable

Le look de Molly a une réelle importance dans le film. C’est important pour la comprendre. Pourriez-vous nous expliquer en quoi ?
Oui, c’est très très important. Car, dans le film, Molly s’est créée un personnage. On lui dit très tôt, lors de la première partie de poker, qu’elle présente mal. Alors, elle va s’acheter des tenues très éloignées de ce qu’elle est. Elle se transforme en quelqu’un de très désirable sexuellement. Car, dans notre société, les femmes sont évaluées par rapport à l’attrait sexuel qu’elles suscitent. Et parfois, elles sont invisibles si elles ne sont pas [considérées comme étant] désirable. C’est donc un film qui touche à la condition féminine et au patriarcat. Molly devient le reflet de la personne qu’elle pense devoir être pour que les hommes de cette industrie lui accordent de l’importance.

Molly possède effectivement une puissance de frappe physique mais c’est surtout une personnalité qui s’avère ambitieuse, intègre et capable d’adapter son intelligence au terrain de jeu qu’elle a choisi. Est-ce qu’à la fin du tournage, tout cela vous a procuré de la force, une sorte de sentiment d’épanouissement ?
Clairement, à la fin du film. Pas forcément au début. Molly abandonne beaucoup de ce qu’elle est en chemin. Elle chancelle et chute face à la volonté des hommes. Elle tient tête et résiste à beaucoup de choses, spécialement lorsqu’elle est à New York où elle rencontre beaucoup de difficultés. Et, à la fin, lorsqu’elle dit : “Voilà mon nom, voici qui je suis, voilà ce que je vais faire. C’est moi qui décide des règles du jeu de ma vie. Je ne vais pas suivre les règles de quelqu’un d’autre.” Ca, pour moi, est un moment plein de puissance et d’indépendance.

Le film est d’ailleurs plutôt optimiste et se termine sur un message : ce n’est pas grave de chuter ni d’échouer car on va pouvoir recommencer. Que pensez-vous de ce message ?
C’est magnifique d’échouer. J’adore rater ! L’important dans le fait d’échouer, de vaciller, c’est que l’on va se relever. Car si vous ratez ou que vous tombez et que vous restez comme ça par terre (rires) et que vous vous apitoyez sur votre situation, cela n’est pas très bon. Mais, si vous tombez et que vous vous dites – “Oh, ça faisait mal, mais ce n’était pas si terrible” – et qu’ensuite, vous vous remettez debout, vous avez compris quelque chose. Pour moi, c’est un vrai cadeau. 

“Le Grand Jeu” est à découvrir en salles le 03 janvier : 

Le Grand jeu Bande-annonce VO

 

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