La panne sexuelle est souvent vécue par l’homme comme une catastrophe. Mais quelles sont les conséquences d’une telle défaillance chez sa partenaire ? Victime ou castratrice : quel est son rôle ? Comment peut-elle l’aider ?… Mettant fin à des années de tabou, Doctissimo vous dévoile enfin la face cachée des troubles de l’érection.
Les causes des troubles de l’érection sont nombreuses : dusimple stress au coup de fatigue, en passant par des troublesorganiques comme le diabète ou des causes neurologiques.Face à ce moment critique vécu par l’homme comme uneremise en cause de sa virilité, quel est le véritablerôle de sa partenaire ?Pas de portrait type !Selon une enquête Louis Harris(1), une femme sur quatre adéjà été confrontée à desdysfonctions de l’érection au cours de sa vie sexuelle. Maisquelle est son influence dans la survenue ou le maintien de cestroubles chez l’homme ? N’est-elle qu’une spectatrice de cettedébandade ou son rôle est-il plus complexe ?Bizarrement, ce phénomène a jusqu’alorsété peu étudié comme le regrettait,lors du XVe congrès mondial de sexologie(2), le Dr MireilleBonierbale, psychiatre sexologue au CHU Sainte Marguerite deMarseille. Tout au plus, quelques enquêtes(3,4,5,6) avancenttimidement de possibles caractéristiques : fréquenceplus importante de dysfonctions sexuelles, forte demande sexuelleaux conséquences inhibitrices chez l’homme, ou au contraireune altération du désir, même s’il estdifficile, dans ce cas, de savoir s’il s’agit d’une cause ou d’uneconséquence des troubles masculins. Mais le faible nombredes femmes participant à ces travaux ne permet pasréellement d’y voir plus clair.Et aujourd’hui, pour de nombreux experts, dresser un portrait typede ces femmes relève plutôt de l’hérésie! “Il n’y a pas de caractéristiques propres de la partenaired’un homme victime de troubles de l’érection. Une telledescription supposerait une part de responsabilitéféminine dans la survenue de ces pannes. Or dans latrès grande majorité des cas, elles n’en sont que lesvictimes“ déclare le Dr Antoine Lemaire, président del’Association pour le développement de l’information et dela recherche sur la sexualité (ADIRS). Plusieursenquêtes appuient notamment cette vision d’unealtération de la qualité de vie de cesfemmes(7,8).Cela veut-il dire pour autant qu’il est possible d’isoler letraitement des dysfonctions érectiles de tout environnementaffectif ? Non, bien entendu car c’est bien d’une perturbation del’harmonie du couple qu’il s’agit.Ne pas isoler le trouble du coupleL’environnement affectif du couple est important pourconnaître les facteurs de déclenchements des pannesainsi que leur pérennité : Pour quelles raisons cestroubles sont-ils apparus ? A quel moment ? Pourquoi ces pannesoccasionnelles ont-elles tendance à revenir ? Quel est lepoint de départ de cette peur de l’échec et de cecercle vicieux si angoissant ?… La prise en compte de cesinteractions au sein du couple sont autant d’indicateurs permettantd’optimiser le traitement.Ainsi selon le Dr Mireille Bonierbale, l’issue du traitement peutêtre facilitée par certains facteurs (volontéde retrouver une bonne harmonie sexuelle au sein du couple,permanence de l’attrait érotique des partenaires, attentesréciproques, omniprésence du dialogue…) ouhandicapée par d’autres (conflit, relations extraconjugalesconcomitantes, manque de motivation ou de désir de l’un despartenaires…).Ainsi, si la femme ne peut induire la panne sexuelle, elle peutnéanmoins révéler un problèmesous-jacent chez un sujet déjà fragile. “Desreproches non exprimés à cause de malentendus ou d’unmanque de communication, un ressentiment, une attitude agressive…peuvent entraîner un maintien des troubles. Seule une bonnecommunication au sein du couple permettra de surmonter cetteépreuve sans laisser sombrer le partenaire dans l’angoissedu prochain échec…“ témoigne le Dr AntoineLemaire.Moins fréquemment, des troubles psychiatriques peuventégalement avoir un retentissement sur la sexualité ducouple. Ainsi, les conséquences du stress et de ladépression sont bien connues.Aidez-le à remonter la penteAlors comment agir au mieux ? “Pour la femme, il convient d’agiravec empathie et d’être à l’écoute de sonpartenaire. Trouver les bons mots pour rassurer l’homme en luirappelant que la sexualité ne se limite pas uniquementà la pénétration, mais peut trouver unenouvelle dimension lors des préliminaires“ déclare leDr Antoine Lemaire. Pour vous Mesdames, le mot d’ordre est donc dedédramatiser sans remettre en cause sa virilité. Neculpabilisez pas non plus, votre sex-appeal n’est pas en cause ! Netentez pas de lui mettre la pression en multipliant les assautsmais inviter le plutôt à découvrir d’autreschemins vers le plaisir, tout en le rassurant sur la constance devotre désir. La tâche ne sera pas toujours facile carl’homme a parfois tendance à se replier surlui-même.Pour vous Messieurs, il n’est pas nécessaire de vousacharner à tout prix sur une érectiondéfaillante. L’énervement et l’angoisse ne devraientpas améliorer les choses. Sachez que vos caresses, vosmassages et vos baisers peuvent procurer à votre partenairebeaucoup de plaisir. D’autre part, n’en tirez pas de conclusionhâtive, ce n’est pas le début de la fin, 42 % deshommes reconnaissent avoir connu une telledéfaillance(9).Communiquez et consultez si nécessaire !Le rétablissement de la communication au sein du couplepermettra de surmonter ces difficultés. Si lephénomène se répète, la partenairepourra inviter l’homme à consulter un spécialiste(andrologue, sexologue ou urologue) en lui proposantéventuellement de l’accompagner. “Le médecin seracapable de relever les éventuelles erreurs et/ou donner untraitement qui permettra à l’homme de reprendre confiance etde mettre fin à ces problèmes“ nous déclaraità ce sujet le Dr Agnès Mocquard. Vous pouvezégalement découvrir l’interview complète“Trouver les bons mots“.S’appuyant sur sa pratique clinique, le Dr Antoine Lemaire nousrévèle que l’initiative féminine est assezfréquente. Il s’agit même, selon lui, de la meilleureattitude à adopter, tant la guérison doit passer parla participation active de la partenaire. Aujourd’hui, destraitements efficaces existent parmi lesquels les inhibiteurs de laphosphodiestérase 5 qui se sont récemment enrichi decomposés novateurs : sildénafil (Viagra®),vardénafil (Levitra®) et Tadalafil (Cialis®)… Ladurée d’efficacité de ce dernier composé peutaller jusqu’à 36 heures(10). Ce délai permet dedécoupler la prise du médicament et la relationsexuelle, un avantage indéniable aux yeux de certains (etcertaines).Très efficace, ces médicaments ne se substituent enaucune manière à l’attirance de la partenaire.Rassurez-vous Mesdames, ils n’ont aucun effet en l’absence dedésir sexuel. Une telle démarche permet de restaurerl’intimité et l’harmonie sexuelle du couple(11). Enfin, plusle problème est récent, mieux il se traite. Alors sivos pannes vous minent réellement l’existence, n’attendezplus !Luc Blanchot
1 – Enquête conduite par l’Institut Louis Harris pour lecompte des laboratoires Pfizer
2 – Communication lors du XVe congrès mondial de sexologieparue dans le n°36 de la revue Sexologies
3 – J Sex Marital Ther. 1990 Summer;16(2):70-8.
4 – Arch Sex Behav. 1995 Apr;24(2):157-72.
5 – J Sex Marital Ther. 1992 Fall;18(3):219-30.
6 – Arch Sex Behav. 1992 Apr;21(2):161-75
7 – J Sex Marital Ther. 2004 May-Jun ;30(3) :157-72
8 – J Sex Marital Ther. 2004 May-Jun ;30(3) :141-55
9 – Enquête “Les points cardinaux de la sexualité desFrançais“ conduite sur 1 000 Français,représentatifs de la population françaiseâgée de plus de 35 ans – réalisée entrele 4 et le 15 novembre 2003 pour le compte des laboratoiresLilly-Icos
10 – BJU International 2004 ;93 :1276-1281
11 – J Am Osteopath Assoc. 2004 Mar ;104(3 Suppl 4) :S6-10Click Here: cheap sydney roosters jersey