Thrombose veineuse et embolie pulmonaire provoquent 15 000 décès par an

La maladie veineuse thromboembolique, qui regroupe la thrombose veineuse et l’embolie pulmonaire, reste une maladie fréquente, particulièrement chez les personnes âgées, et dangereuse puisqu’elle est impliquée dans près de 15000décès par an, selon une étude menée sur l’année 2010 par l’Institut de veille sanitaire(InVS).

Thrombose veineuse et embolie pulmonaire provoquent 15 000 décès par an.

Les dernières données sur la maladie veineuse thromboembolique datent de 1998 et sont une extrapolation de chiffres obtenus auprès d’une population locale relativement limitée. Il était donc temps de mettre à jour ces informations et d’avoir des données plus fiables. Pour ce faire, les auteurs ont analysé les données de différentes bases.

Il ressort qu’en 2010, 55 419 patients ont été hospitalisés sur un diagnostic principal de maladie veineuse thromboembolique, dont 34 179 pour

embolie pulmonaire (62 %) et 21 240 pour

thrombose veineuse (38 %). A ce nombre, il faut ajouter les patients non hospitalisés, et l’on obtient un total de plus de 120 000 personnes touchées.

Rapporté à la population française moyenne de 2010, cela correspond à un taux brut d’hospitalisation de 58,5 pour 100 000 sur diagnostic principal de maladie veineuse thromboembolique, et de 186,6 pour 100 000 si l’on ajoute les diagnostiqués associés (le patient est hospitalisé pour une autre cause mais le médecin lui diagnostique également une maladie veineuse thromboembolique).L’âge, facteur de gravité de la maladie veineuseL’âge moyen des patients hospitalisés était de 67,6 ans, et significativement plus élevé chez les femmes que chez les hommes (39,5 ans contre 65,3 ans). L’âge apparaît d’ailleurs comme un facteur de risque important, puisque l’incidence passe de 15/100 000 chez les 15-19 ans à 110/100 000 chez les 45-49 ans à 1 200/100 000 chez les plus de 85 ans. A noter toutefois, la période de la maternité chez les femmes, qui est associée à un taux d’hospitalisation des femmes supérieur à celui des hommes. Mais le rapport s’inverse entre 45 et 80 ans, les hommes étant alors nettement plus nombreux à être hospitalisés pour une maladie veineuse thromboembolique.Cette pathologie grave conduit au décès 3,8 % des patients hospitalisés sur un diagnostic principal, et 7,5 % si l’on ajoute ceux hospitalisés initialement pour une autre cause. En 2010, ce sont ainsi plus de 5 200 décès en cause initiale et près de 15 000 décès en cause multiple qui ont été enregistrés. Plus grave que la thrombose veineuse, la phlébite est plus souvent mortelle (5,4 % de décès contre 1,3 % sur diagnostic principal, et 9,6 % contre 5,5 % sur diagnostic associé). Là encore, l’âge est un facteur associé de gravité, puisque si la mortalité est faible avant 50 ans, elle augmente de façon exponentielle, et plus particulièrement après 80 ans (150 décès pour 100 000 personnes contre 6 décès pour 100 000).Parmi les causes initiales de décès associées à la maladie veineuse thromboembolique, les

cancers, et notamment les tumeurs digestives et respiratoires, figurent en tête, devant les

maladies cardiovasculaires et les

maladies du système nerveux. Pour les auteurs, “cette étude confirme que les cancers et les pathologies cardiovasculaires sont deux comorbidités importantes de l’embolie pulmonaire et que des efforts spécifiques de prévention doivent être portés sur ces patients“.Ils concluent qu’“une étude des tendances récentes semble aujourd’hui indispensable pour prendre la mesure des enjeux en termes de santé publique“.Amélie Pelletier
Source
La maladie veineuse thromboembolique : patients hospitalisés et mortalité en France en 2010“, Valérie Ollié et coll., InVS, Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire 33-34, 22 octobre 2013, p.417-424 (

téléchargeable sur Internet).

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